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112 Le numéro unique ?

Sécurité civile

Crise des sapeurs-pompiers : le numéro unique d’urgence est la « clé », selon Olivier Richefou

Publié le 18/07/2019• Par Mathilde Elie• dans : A la Une prévention-sécurité, Actu experts prévention sécurité, France

Olivier Richefou MayenneMayenne

Alors que le CSFPT réunissait ce jeudi 18 juillet les organisations syndicales de sapeurs-pompiers pour tenter de trouver des solutions à la grève intersyndicale lancée le 26 juin, la Gazette s’est entretenue avec Olivier Richefou, président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours.

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Retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique, revalorisation de la prime de feu, suppression des sur-cotisations, préoccupations relatives à la sécurité et à la santé des agents… Pour porter leurs revendications, sept syndicats de sapeurs-pompiers (CGT, FASPP-PATS, FO-SIS, CFDT-SDIS, UNSA-SDIS, SPASDIS-CFTC, Avenir Secours, CGE-CGC) ont déposé un préavis de grève pour tout l’été.

Si le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, se veut rassurant, rappelant dans un entretien à la Gazette que « cette grève […] ne menace pas la sécurité des Français », le conflit semble s’enliser. La Gazette a fait le point avec Olivier Richefou, président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS).

Alors que la grève se poursuit depuis le 26 juin chez les sapeurs-pompiers, où en est-on ?

Il y a eu plusieurs échanges avec les syndicats et la décision a été prise de créer deux groupes de travail. Un au sein de la CNSIS, dont la première réunion est prévue le 10 septembre, et un au sein du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT).

Mardi 16 juillet a eu lieu la réunion annuelle du comité des financeurs des Sdis qui rassemble, autour du ministre de l’Intérieur, le président de l’Association des maires de France, François Baroin, de l’Assemblée des départements de France, Dominique Bussereau, et moi-même en tant que président de la CNSIS. Nous avons échangé sur un sujet essentiel à nos yeux et qui est selon moi la clé attendue : la meilleure régulation et coordination entre le 15 et le 18 pour faire baisser la pression opérationnelle. Le ministre de l’Intérieur nous a annoncé qu’il y aurait des réponses à ce sujet à la rentrée de septembre.

Pour vous, la création de ce numéro unique est donc la réponse à la crise ?

La création d’un numéro unique est pour moi la clé de tous les succès. Si on ne fait rien, on voit que tous les ans le nombre d’interventions augmente inexorablement. Et ce sont les communes et les départements qui doivent mettre la main à la poche pour créer des postes. Il faut mettre fin à ce transfert de charges et faire en sorte que les pompiers ne soient pas une variable d’ajustement.

Nous souhaitons donc un numéro unique mais surtout une régulation bien coordonnée. Là où il y a des centres de traitement communs, on observe une baisse de la pression opérationnelle, une meilleure coordination et une plus grande efficacité. Il faut aussi mettre les ambulanciers privés dans la boucle.

Le numéro d’appel unique sera aussi l’excellente occasion de rappeler aux citoyens la mission première des sapeurs-pompiers.

En plus du groupe de travail crée au sein de la CNSIS, le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) s’est saisi du dossier. Qu’en pensez-vous ?

Le CSFPT avait été saisi sur la réforme de la filière et avait produit un rapport présenté en 2018, voté à l’unanimité. Je trouve donc que c’est une excellente idée que cette formation spécialisée 3 puisse poursuivre son travail au-delà de la question particulière de la réforme de la filière, en l’élargissant aux questions statutaires.

Il y a tout de même selon moi deux éléments de cadrage à ce groupe de travail. D’une part il est nécessaire que le CSFPT reste sur les questions de statut et n’intervienne pas sur l’organisation des sapeurs-pompiers et du secours en France. D’autre part, il est utile de mettre autour de la table toutes les organisations syndicales pour ne pas limiter le dialogue.

L’une des revendications de l’intersyndicale est la suppression des sur-cotisations. Selon vous, cela pourrait générer des économies…

Cela mérite effectivement des discussions qui devraient être intégrées dans le débat sur la réforme des retraites. Si on pouvait toucher à cette sur-cotisation engendrée par l’intégration de la prime de feu dans le calcul des droits à la retraite, cela donnerait une marge de manœuvre aux Sdis de l’ordre de 50 à 60 millions d’euros par an pour les employeurs, et 30 à 40 millions d’euros par an pour les sapeurs-pompiers.